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55. PUBNICO, UN ENDROIT DONT ON PEUT SE VANTER

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 16 janvier 1990. Traduction de Michel Miousse


Étant né à Pubnico et étant revenu aux racines, je n’oserais présenter un tel titre et être assailli par mes voisins, à moins que la vantardise ne vienne de gens qui ne sont pas d’ici. Ce titre ne vante pas exactement l’endroit mais plutôt les gens de Pubnico. Bien qu’on puisse se demander pourquoi Philippe Mius d’Entremont, lorsque le Gouverneur Charles de La Tour lui dit de s’établir n’importe où sur le territoire, choisit Pubnico. Et pourquoi, au retour d’exil des Acadiens en 1766 ( dont je vous ai parlé dans mon article No.34, alors qu’à Halifax, on leur dit qu’ils pouvaient s’établir à n’importe quel endroit de leur choix en Nouvelle Écosse), naviguant vers le sud ils ne s’arrêtèrent pas à l’Anse à Peggy* que les gens vantaient tant, mais continuèrent leur chemin jusqu’à ce qu’ils arrivent à Pubnico. Beamish Murdock, dans son « Histoire de la Nouvelle Écosse » (11, p. 299) en parlant des d’Entremont de Pubnico nous dit : « L’amour de leur contrée a du être drôlement puissant parmi ces Acadiens pour qu’ils décident d’y retourner à la première opportunité et d’y commencer une nouvelle vie. »


Même avant l’expulsion, en août 1745, Mascarène, qui commandait Annapolis Royal en tant que Président et Administrateur de la Nouvelle Écosse, « donne un certificat officiel aux trois frères de Pobomcoup (Pubnico) de leur loyauté sans faille depuis la déclaration de guerre. » Ces trois frères étaient Jacques, Charles et Joseph d’Entremont. Ceci fut incorporé aux minutes du Conseil.


Néanmoins, ils furent envoyés en exil tout comme le reste des Acadiens, ce qui étonna le Docteur Andrew Brown, un Ministre d’Angleterre qui avait rassemblé une quantité de documents sur les Acadiens lorsqu’il était à Halifax ; ils les appellent les « farouches, les joyeux », les sportifs d’Entremont.


Le Père Bailly, dont je vous ai parlé dans mon article No.34, et qui visita les Acadiens du sud de la Nouvelle Écosse à l’été de 1769, écrivait à son Évêque de Québec en 1771 : « Si je le pouvais, je m’habillerais de vêtements de jardinier et je ferais fleurir un jardin spirituel à Cap Sable (le nom qu’il donne usuellement à Pubnico.) C’est l’endroit où l’on retrouve le plus grand nombre de Catholiques et des plus fervents. C’est un endroit tellement retiré de tout qu’un voleur pourrait y vivre pendant des années sans se faire prendre. »


François Lambert Bourneuf, celui de ma dernière histoire, va plus loin. Il a passé une année à Pubnico, par la suite il écrit ; « J’avais l’impression d’être au paradis…


J’ai été bien accueilli par tout le monde, les jeunes comme les vieux, les femmes comme les demoiselles. Je n’aurais pas été plus heureux dans la maison de mon père en compagnie de mes parents et de mes chers camarades. » Dans sa narration, il en rajoute : « J’ai senti que j’étais au paradis en compagnie de si bonnes personnes, les hommes, les femmes, les enfants, si plaisants, si gracieux. Je les remercie de tout mon cœur et puisse Dieu les bénir tous pour moi.


Tous les Acadiens sont de bonnes personnes mais ceux de Pombcoup (Pubnico) sont encore meilleurs que les autres. Lorsque je les ai quittés, j’avais les larmes aux yeux, et il ne se passe pas une seule journée sans que je pense à eux. »


Je ne peux résister à l’envie de vous transcrire la scène de son départ de Pubnico. « C’est avec le cœur rempli de tristesse que j’ai quitté Pombcoup. Alors que je m’apprêtais à quitter ces bonnes gens, tout le monde était rassemblé au village pour me voir partir. Je pouvais voir que les femmes chez qui j’avais habité avaient le cœur gros pendant qu’elles faisaient mes bagages, comme si elles cherchaient quelque chose qu’elles ne pouvaient trouver, pendant que les autres les regardaient avec le même regard morose. Pour ma part, je me suis senti comme si je les quittais pour aller enterrer mon père et ma mère. Lorsque je les quittai, tout le monde pleurait, les hommes, les femmes, les enfants. Ayant moi-même un cœur tendre, je pleurais comme un enfant. Jamais de ma vie je ne me suis ennuyé d’un endroit autant que de celui-ci. »


Plusieurs années plus tard, un visiteur estival écrit dans un magazine mensuel « The Catholic World», New York, (Vol. LXI-1895) à propos des gens de Pubnico : On pourrait difficilement trouver des gens plus aimables ; le sang français s’exprime en courtoisie et en politesse naturelle. Ils vivent comme une grande famille- ce qu’en fait, ils sont- étant tous très proches, et ils partagent avec chacun les propriétés, le travail et les bons offices. Comme ils démontrent un héritage de la foi et du sang des martyres par une vertu qui les élèvent bien au-dessus des descendants des colons Anglais, aussi bien par une meilleure éducation et une plus grande intelligence- ce qui est, il va sans dire, beaucoup mieux que ceux qui, comme eux, travaillent pour vivre, et sont retirés des grands centres d’éducation et de la société. »


Dans « The United Presbyterian », Pittsburgh, Pa. (20 juillet, 1911), un autre visiteur dit: “C’est dans le petit village de Pubnico Ouest Centre*, que la simplicité est vécue en tout temps par les habitants, et ici, dans ce petit établissement de quelques centaines d’âmes, vivent les esprits les plus clairs, les plus adorables et aimables personnes qui peuvent être rencontrés où que ce soit, et ici ils transcendent eux-mêmes, la vérité qui dit que l’homme a été crée une petite coche en dessous des anges. »


Le 19 mai 1925, dans le « Canadian National Railway Magazine » : « Ils sont un peuple fier, digne et réservé, ces humbles pêcheurs dans les veines de qui coure le plus bleu des sangs de la vieille France- une race respectueuse de la loi et de la crainte de Dieu, parmi lesquels le crime est inconnu, le divorce inexistant et où les mariages sans enfants sont une source de regret et non un but. »


Voici les grandes lignes d’un article du « Saturday Evening Post » (New York) du 19 avril 1947 : « L’Utopie Acadienne*. Il n’y a pas de crime, de pauvreté ou d’illettrés, pas de taxes locales, de poursuites en justice ou de divorce. Jusqu’ici Pubnico Ouest, en dépit de ses beautés, n’a eu qu’un seul citoyen désespéré, « le facteur, qui avait à livrer des lettres adressées à Joseph d’Entremont, l’un des neuf individus différents du même nom.


« Le New York Times », pour sa part dans une publication du 22 juillet 1951, dit ce qui suit :


De leur communauté de pêcheurs et de fermiers, et déclaré la plus vieille concentration d’Acadiens au monde, les Pubnicos se vantent qu’ils n’ont pas de prison, pas de crimes, de pauvreté ou d’analphabétisme, pas de dettes, pas de litiges en cour, pas de divorces, pas de préjudices raciaux ou religieux pas non plus de tous les autres nombreux problèmes qui affligent continuellement le reste du monde. »


Plus près de nous, le « Yarmouth Herald » du 11 août 1965, disait des gens de Pubnico qu’ils sont « par dessus-tout et sans aucun doute un peuple remarquablement gentil, industrieux, économe, fier et dévot, qui chérissent leur passé, profitent du présent et regarde l’avenir avec enthousiasme et confiance. »


Et encore plus près de nous, nul autre que notre Robert B. Blauveldt dans le « Vanguard » et dans le « Light Herald » du 14 et du 15 octobre 1972, joint sa voix à celle des autres pour dire que Pubnico Ouest jouit d’une position unique parmi les communautés de la Nouvelle Écosse, et que notre province ne compte pas de citoyens plus gentils que ces gens charmants.


Voilà ce qui du moins a déjà été écrit à propos de Pubnico. Quelques-uns pourraient objecter que cette histoire devrait plutôt s’intituler « Pubnico a déjà été un endroit dont on pouvait se vanter. »

78.SIMON « SQUIRE » D’ENTREMONT

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 26 juin 1990. Traduction de Michel Miousse La semaine passée je vous ai parlé de Bénoni

51.LE PREMIER NOËL EN AMÉRIQUE DU NORD.

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 19 décembre 1989. Traduction de Michel Miousse Quand, où et par qui fut célébré le premi

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