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68. LA CONFLAGRATION DE 1820 À CLARE

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 17 avril 1990. Traduction de Michel Miousse


Pendant plusieurs années, les habitants de Baie Sainte Marie ont parlé du grand incendie qui eût lieu en 1820 entre Petit Ruisseau et Grosse Coques, sur une distance de quatre miles, alors que 18 maisons et 23 granges furent réduites en cendre.


L’incendie a débuté au Petit Ruisseau, où est maintenant située la salle de quilles. C’était tôt en septembre. Une parcelle de terrain avait été nettoyée et on avait mit le feu aux branches. Tout ayant été consumé, aucun danger quel qu’il soit ne fut appréhendé. Malheureusement, personne ne réalisa que la tourbe sous terre était en braises. Le 10 du mois, une douce brise venant du sud activa les braises qui s’enflammèrent. Au départ, en ce dimanche soir, cela n’attira pas l’attention. Mais comme le feu avançait tranquillement et qu’il atteignait l’orée du bois, l’alarme fut sonnée, particulièrement quelques jours plus tard alors que le vent devint plus fort et que les flammes commencèrent à lécher une maison, qui devint leur première victime.


Cela se passait le mardi, alors que le vent changea légèrement vers le nord-est, avec force violente et prompte vélocité, comme il arrive si souvent en ce temps de l’année dans notre région. La forêt, tout le long de la côte, interrompue ici et là par une clairière qui abritait une maison, une grange et des champs cultivés, devint bientôt, un véritable enfer. Les flammes progressèrent au-dessus du foin sec à bonne allure et se répandirent de cime d’arbre en cime d’arbre, envoyant des étincelles dans les airs que le vent transportait plus loin, allumant une nouvelle parcelle, c’est la raison pour laquelle l’incendie se propagea si rapidement.


On peut facilement s’imaginer l’état de panique qui s’est emparé des gens. Emportant à la hâte avec eux tout ce qu’ils pouvaient ramasser, nourriture, vêtements, ils se précipitèrent vers la rive, quelques-uns à pied, d’autres en charrette tirée par des bœufs, transportant leurs enfants dans leurs bras et donnant un coup de main aux infirmes et aux personnes âgées, poussant devant eux leur bétail, leurs moutons, leurs cochons et leur volaille.


Lorsque l’incendie éclata, le Père Sigogne était à Meteghan, où il était probablement allé pour les services du dimanche. Quand on lui parla ce jour là, probablement en soirée, de l’incendie, il ne réalisa pas à quel point la situation était mauvaise. Il dit aux habitants de ne pas paniquer, parce qu’il n’y avait pas de raison d’avoir peur. Mais lorsqu’il arriva à Pointe de l’Église, il vit que c’était une autre histoire. Déjà, ce mardi là, l’incendie progressait rapidement vers l’église et le presbytère. Il fit de son mieux pour sauver les bâtisse au risque de sa vie, mais sans succès. Il fut capable d’emporter la vaisselle sacrée, les vêtements d’église et ses livres. Le feu le rattrapa si vite, qu’il eut de nombreuses brûlures, particulièrement aux mains. Néanmoins, il fut capable de tout emporter à l’endroit où se trouvait la première église, de laquelle Pointe de l’Église tirait son nom, où se trouve maintenant, hors fonction, le vieux phare. Il fut confiné au lit pendant plusieurs jour à soigner ses blessures.


Ce n’est que plusieurs semaines plus tard qu’il fut en mesure d’écrire à L’Évêque de Québec pour l’informer de ce qui s’était passé.


C’est dans cet incendie que la cloche de l’église de Saint-Jean Baptiste de Port Royal, que M. Troop avait déterré à l’endroit où se situait l’église à Granville et donné au Père Sigogne, a péri, comme je l’ai mentionné précédemment dans mon article No. 58.


L’incendie ne s’arrêta pas là. Il continua vers Grosses Coques, jusqu’à une terre basse, à un ruisseau ou un pont qui fut déjà connu sous le nom de Placide Belliveau, selon ce qu m’a dit mon cousin Félix Thibodeau ; pour ceux qui connaissent l’endroit, c’est entre les deux routes qui traversent la route principale, qui se sont déjà appelées « Joppe » et « Zidore. »


Sur son chemin, il n’y eut que trois maisons qui furent épargnées, toutes à Pointe de l’Église. On dit que la maison d’Anselme LeBlanc, au nord-ouest du petit lac connu sous le nom de « Lac à Isaac » (Isaac allait l’occuper plusieurs années plus tard) connu aussi comme le « Lac à Séraphin », fut épargnée dû au fait qu’un vent violent au-dessus du lac avait répandu une énorme bruine sur les murs de la maison la mettant à l’épreuve du feu.


Fut aussi épargnée la maison de Jean Thibodeau (le grand-père maternel de ma grand-mère maternelle) sur le chemin connu comme le « Chemin à Patrice. » Elle était située trop à l’intérieur des terres pour être touchée par les flammes. Cette maison est toujours occupée.


L’autre maison appartenait à Frédéric Belliveau, appelé « Tikine », juste en parallèle avec ce que la carte décrit comme « l’Anse à Tikine » (Ticken Cove.) Elle appartient maintenant à Colin Campbell, M.P. pour le sud-ouest de la Nouvelle Écosse. Elle fut protégée du fait que la terre avait été labourée tout autour. L’histoire raconte que « Tikine », quittant sa maison, fit un signe de croix sur la porte avec son doigt en disant : « À Dieu la maison ; le reste au feu. »


Pour ce qui est des pertes il y eut un homme de couleur infirme qui décéda dans sa hutte, près de l’église et « la famille de M. Dennis Doucette, au nombre de huit. » (Beamish Murdoch, « History of Nova Scotia », III, p 457.)


Ceux qui se retrouvèrent sans maison, trouvèrent refuge chez la parenté. Ça ne prit pas de temps avant que des secours de toute nature parviennent sur place. Le gouvernement Provincial envoya immédiatement des couvertures, des vêtements, des lits et tous les articles de première nécessité, comme des clous pour reconstruire les maisons et des instruments pour labourer les champs. Le Nouveau Brunswick envoya des patates, de l’orge, du blé d’inde. L’aide vint même des États Unis.


Entre temps, les scieries se mirent au travail, produisant des planches et des bardeaux, même avec les arbres qui avaient été noircis par le feu. On raconte qu’à l’intérieur d’un mois après le feu dévastateur, la plupart des maisons avaient été reconstruites, plus grandes et mieux éclairées que les anciennes.


Le Père Sigogne reconstruisit l’église sur les fondations de celle qui avait été brûlée, dans ce qui est actuellement le cimetière de la paroisse.


Elle fut construite sur le modèle de l’Église Anglicane de St- Paul de Halifax. Elle était plus spacieuse et plus élégante que l’ancienne. Elle était connue dans le sud-ouest de la Nouvelle Écosse comme « La Grande Église. » Le presbytère fut également reconstruit ; il y est toujours à Pointe de l’Église, étant maintenant une maison occupée par une famille locale.


Dans les villages voisins, comme Meteghan et l’Anse Belliveau, on dit que pour un certain nombre de semaines les habitants avaient à s’entasser dans les chambres à coucher et que les tables à dîner devaient être étirées pour accommoder tout le monde.


Le souvenir que les victimes du sinistre de 1820 ont retenu de la générosité de leurs voisins adoucit quelque peu la terreur de la conflagration, qu’ils avaient essuyé et gardé en mémoire comme la pire calamité qui se soit abattu sur Baie Sainte Marie.


Je dois mentionner ici que, en ce même mois de septembre, le 25, un autre incendie dévastateur eut lieu à la frontière entre les Comtés de Yarmouth et de Digby, alors que 12 maisons furent détruites. Voir Isaiah W. Wilson, « A Geography and History of the County of Digby », p. 151.

78.SIMON « SQUIRE » D’ENTREMONT

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51.LE PREMIER NOËL EN AMÉRIQUE DU NORD.

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52. LA CALE MOUILLÉE ET LE SUPPLICE DE LA GRANDE CALE

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