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69. LA VENGEANCE DES MICMACS RIDICULISÉS DANS LEURS CROYANCES RELIGIEUSES

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 24 avrilr 1990. Traduction de Michel Miousse


Edward How, probablement né en Nouvelle Angleterre vers 1702, vint en Nouvelle Écosse comme marchand et s’établit à Canso. Peu de temps après son arrivée, il devient un membre du Conseil de la Nouvelle Écosse, lorsqu’il déménage à Annapolis. Il fut successivement nommé Capitaine de Milice et Grand Shérif.


En tant que commissaire des forces, il eut de longues relations continues avec les Acadiens. Il parlait français couramment. Edward Richard (1844-1904), qui fut pour un certain nombre d’années chef archiviste à Ottawa, auteur de « Acadie, chaînon manquant d’un chapitre perdu » en deux volumes, écrit : « Edward How est un de mes ancêtres », son arrière-grand-père étant Jean Doucet. Ce Jean Doucet, né en 1750, « par une infortune et un crime dont Marguerite Préjean, sa mère n’était pas responsable, était le fils de Edward How. » Marguerite Préjean, qui était de Tantramar (voir l’article No. 51) épousa par la suite Charles Doucet, c’est la raison pour laquelle son fils Jean prit le nom de Doucet. Il épouse à Trois-Rivières, Québec, Marie Anne Madeleine Amirault, fille de François Amirault III, premier cousin de nos Amirault qui s’établirent dans le sud-ouest de la Nouvelle Écosse à leur retour d’exil. Leurs fils, l’Abbé André Doucet, fut pasteur de Sainte Anne du Ruisseau de 1819 à 1824.


Edward How, dans le cadre de ses fonctions, entrait souvent en négociations avec les Micmacs dont il connaissait un peu la langue. Ce n’était pas toujours en termes amicaux. Parfois, il lui arrivait de négocier avec eux de façon sournoise. Il tournait en ridicule leur façon de faire, particulièrement leurs croyances religieuses, prenant en même leurs prêtres pour cible.


Le Père Maillard, missionnaire pour les Amérindiens, qui allait être le dernier prêtre Catholique en Nouvelle Écosse à l’époque de l’Expulsion des Acadiens, nous dit que « le Capitaine How, un homme d’un grand humour et d’une grande culture littéraire, mais extrêmement bourré de préjugés envers l’Église Catholique », vint un jour de 1740 à Port Toulouse, maintenant St-Pierre à Cap Breton, où plusieurs Amérindiens s’étaient rassemblés, pour aller à la Messe. Par curiosité, il décida de les suivre. Après la Messe, il dit à Barthélemy Petitpas, un Acadien, qu’il aimerait que les Amérindiens lui disent ce que signifie la Messe, demandant à Petitpas, qui connaissait assez la langue Micmac d’être son interprète. L’Amérindien qui avait présidé aux prières de la Messe, du nom de François Nugintok, s’avança et commença à lui expliquer chaque partie de la Messe, donnant avec de minutieux détails la signification de chaque prière.


Après quelques temps, lorsqu’il s’aperçut que son interlocuteur avait une attitude de dérision, il le regarda droit dans les yeux et dit : « Plus je vous regarde, depuis que vous avez commencé à parler en Anglais, plus vous me rappelez un Anglais que j’ai rencontré, il y a environ trois ans de cela à Petit de Gras, à la maison de Madame Saint-Martin, qui nous avait accostés, nous les Amérindiens, en ces mots :


‘Comment allez-vous, Messieurs les Micmacs, serviteurs de Marie. Oh, quelle grande Dame pour vous au regard de Dieu ! Sans elle, pourriez-vous seulement naviguer en toute sécurité dans vos canots, particulièrement lorsque vous êtes ivres morts, ce qui vous arrive souvent ? Vous êtes brillants d’avoir choisi Marie pour protectrice :


La bonne Dame aimait tellement le vin qu’elle ne pouvait s’en passer, tellement qu’un jour, elle intima son fils de faire un miracle contre sa propre volonté, afin qu’elle ne puisse manquer de vin. » François Nugintok ajouta qu’ils étaient tellement insultés qu’ils auraient tué l’Anglais sur place s’ils n’avaient pas été arrêtés par leur Patriarche (leur prêtre.)


Barthélemy Petitpas, voyant que la situation devenait hors de contrôle, particulièrement lorsque les Amérindiens se mirent à crier, « c’est lui », demanda secrètement à un des spectateurs d’aller dire à How que son Commandant voulait le voir sur-le-champ.


À partir de ce moment, How se tint loin des Amérindiens autant qu’il le pouvait. Il savait qu’ils le tueraient aussitôt qu’ils pourraient s’en emparer.


Ayant une mémoire d’éléphant, dont le temps ne pouvait altérer l’impitoyable ressentiment, ils attendirent 14 ans pour ce faire. C’était en 1757, lorsque How vint au Fort de Beaubassin, maintenant Chignectou, près de Amherst, dont je vous ai parlé dans mon article No. 61. Les Amérindiens finirent par l’apprendre. Guidés par « Étienne le bâtard » qui avait enfilé un uniforme de soldat, une perruque parfumée et une épée, ils avancèrent avec un drapeau blanc jusqu’à un ruisseau qui était à environ 800 pas du fort, situé de l’autre côté, en territoire anglais. Ils venaient juste d’arriver là lorsqu’un groupe de soldats et d’officiers Anglais sortirent du fort avec un drapeau rouge. Les Amérindiens n’eurent aucune difficulté à reconnaître Edward How parmi le groupe. Aussitôt qu’il fut assez près du ruisseau, notre soldat déguisé tira dessus, le blessant mortellement aux reins. Les autres Amérindiens tirèrent une volée de projectiles qui blessèrent d’autres soldats et officiers. Les Amérindiens auraient voulu emporter le corps avec eux, mais les soldats dans leur fuite le tirèrent jusque dans le fort.


Le Père Maillard conclut son compte rendu en disant que les Amérindiens furent sévèrement blâmés, non seulement par les Anglais, mais aussi par les Français, pour la façon dont ils s’étaient vengés d’Edward How.


NOTE du Père Clarence : Il y a quelque temps de cela, je fus estomaqué par une lettre reçue d’un des lecteurs de ces articles, statuant et je vous transcris textuellement : « Les articles du Vanguard ne sont pas de purs faits historiques. » Je ne peux figurer de quelle façon cette idée a pu germer. Au cas où il y aurait d’autres lecteurs qui seraient restés sous la même impression, je voudrais mettre l’emphase sur le fait que, il n’y a jamais rien eu dans aucun de ces articles ni dans aucun des centaines d’autres que j’ai publié sur les faits historiques que je ne peux prouver concernant même les plus minutieux détails, à partir du matériel que j’ai dans ma bibliothèque, la plus imposante sur les faits Acadiens en Nouvelle Écosse, dite n’avoir été surpassée que par la bibliothèque de l’Université de Moncton.

78.SIMON « SQUIRE » D’ENTREMONT

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51.LE PREMIER NOËL EN AMÉRIQUE DU NORD.

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52. LA CALE MOUILLÉE ET LE SUPPLICE DE LA GRANDE CALE

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