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Quatre générations de forgerons


Frank Amirault né: le 5 novembre 1891 décédé: le 5 Octobre 1989 Bridget Amirault (sa belle-soeur) née: le 13 janvier 1911

Monsieur Frank Amirault du village de Pubnico-Est, celui qu’on a toujours appelé Frank à Ben, a célébré le 93e anniversaire de sa naissance le 5 novembre dernier. C’est un bel âge, et pourtant chez lui le passage des années n’a affaibli aucune de ses facultés intellectuelles. Soit que l’on parle de la construction de bateaux qui se faisait dans son jeune temps, des noyades qui ont eu lieu dans l’histoire de son village, des générations qui l’ont précédé ou de la parenté, sa merveilleuse mémoire vous fournira sans hésitation tout ce que vous voulez en savoir.


Frank fut surtout forgeron dans sa vie. C’était après tout une tradition dans la famille. Son père Benjamin était forgeron, son grand-père André l’avait été avant lui et son arrière-grand-père avait commencé la tradition. Ce dernier s’appelait Louis Amirault et était le fils d’Ange Amirault qui au retour d’exil en 1766 fut l’un des fondateurs du village de Pubnico-Est. Ange eut sept fils; dont l’un d’eux Louis. Dans la famille de Louis il y avait André qui fut le père de Vital, Henri et d’autres, et aussi de Benjamin le père de Frank.


La forge


Cette vieille forge, dans laquelle travaillèrent tous ces hommes et que l’ancêtre Louis avait bâtie, était près du havre, en bas de la maison où demeure Frank. Elle ne vous disait rien seulement à la regarder. C’était une simple petite bâtisse, non peinturée. Dans ce temps, le principal rôle de l’une de ces petites forges était de fournir le ferrement qui entrait dans la construction d’un bâtiment et, a cette époque et pendant plusieurs années, une grande quantité de ces vaisseaux furent bâtis le long des deux rivages du havre de Pubnico, aussi bien qu’à la Tête de la Rivière. Frank ajoute qu’au début il y avait deux autres forges dans le village: l’une en bas de chez Toussaint Amirault, l’autre en bas de chez Louis LeBlanc au nord. Les deux sont disparues depuis longtemps.


Prit en 1955. La forge fut démolie en 1987.

Voici un autre détail que monsieur Amirault nous a révélé. Les plus âgés d’entre nous se rappellerons qu’autrefois, à la Tête de la Rivière, vivait un vieux forgeron du nom de Ben Hamilton. Or, nous dit monsieur Amirault, ce forgeron avait travaillé pour son grand-père André lorsqu’il était jeune et c’est là qu’il avait appris son métier de forgeron. La forge de Ben Hamilton passa ensuite à son fils Delbert. Elle fut démolie il y a plusieurs années pour être remplacée par un garage et aujourd’hui c’est l’endroit où on a bâti le «Creamy Treat». Les Hamilton, nous dit encore monsieur Amirault, étaient originaires du village de Kemptville, village situé au nord de Tusket.


Quand Frank a-t-il cessé de travailler dans la forge? Quand on a cessé de faire ferrer les boeufs et de faire arrimer des roues de charrettes, dit-il.


Frank, qui ne s’est jamais marié, a toujours demeuré au logis ancestral, avec son plus jeune frère Stan et l’épouse de celui-ci, Bridget. Il avait six soeurs et deux frères: Maggie, Eva, Némerise, Lisa, Blanche, Olive, Denis et Stan.


Un dernier détail au sujet de notre nonagénaire: dans toute sa vie il n’a eu qu’une paire de lunettes qu’il s’était achetées un jour à Yarmouth pour la somme de 50 cents!

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