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20. LES VIKINGS ONT-ILS VÉCU ICI?

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 16 mai 1989. Traduction de Michel Miousse


Les Vikings étaient des pirates des régions Scandinaves, qui sont situées au Nord ouest de l’Europe, et qui, il y a de ça 11 ou 12 siècles, écumèrent les mers le long de la Côte Atlantique de l’Europe et jusqu’à l’intérieur de la Mer Méditerranéenne. Cette région constitue le bras et l’épaule, si je puis m’exprimer ainsi, de la Russie actuelle au sens géographique du terme, qui comprend la Norvège, le Suède, la Finlande et le Danemark. Pour nous, les Vikings sont ces explorateurs qui sont venus des Icelands et des Greenlands et qui, il y a de ça un millier d’années, auraient été les premiers Hommes Blancs à fouler le sol du Continent Nord-Américain, à moins que nous ne devions prêter foi au voyage au Nouveau Monde qu’auraient fait deux religieux Irlandais cinq siècles auparavant.


On raconte que les Icelands reçurent la visite de ses premiers habitants venus de Norvège en 874, fuyant la tyrannie du Roi Harold. Pour rejoindre les Icelands, ils durent naviguer pendant 650 miles nautiques, ce qui représente la distance entre Yarmouth et la Baie Chesapeake*, ce qui devait représenter quelque chose pour cette époque, au milieu de l’océan, dans un petit vaisseau fait à la main. Une centaine d’années plus tard, un petit-fils de ce premier habitant des Icelands décida d’explorer de nouvelles côtes et franchit les 250 miles nautiques qui les séparaient des Greenlands. Mais ces gentils Vikings n’allaient pas s’arrêter là ; 10 à 15 ans plus tard, ils s’apprêtaient à explorer l’actuelle Amérique du Nord.


N’allez pas croire qu’un beau jour ils se sont réveillés en disant : « Allons en Amérique du Nord » Non ! C’est la chance qui les a fait arriver pour la première fois au Labrador, dont le point le plus rapproché des Greenlands se situe à plus de 400 miles nautiques. Même le premier à avoir foulé la terre de l’Amérique du Nord, n’était pas venu des Greenlands mais des Icelands. Selon les « sagas » (nom donné aux histoires répertoriées aux Icelands pour relater ces évènements), il quitta les Icelands pour aller visiter son père qui habitait les Greenlands, mais il fut emporté le long des côtes de l’Amérique du Nord. Ceci se passait aux environs de l’an 1000. Il visita trois régions qu’il nomma Helluland, Markland et Vinland.


À son retour, il rejoignit les Greenlands et raconta l’histoire de sa découverte. Son expédition fut suivie de trois autres qui furent racontées en détails dans les sagas, mais pas assez pour nous faire savoir où étaient situées Helluland, Markland et Vinland. Pour cette raison, chaque auteur qui a écrit sur les explorations des Vikings en Amérique du Nord, avait sa propre théorie.


Il y a une chose cependant dont nous pouvons être surs : L’une des sagas nous décrit en détails un des endroits où ils ses sont arrêtés, nous donnant une idée des dimensions des édifices qu’ils y avaient érigé.


Et bien, un endroit similaire, où peuvent être détectées les fondations des édifices décrits par les Vikings, a été découvert quelques 30 ans auparavant aux environs de l’extrémité Nord de Terre Neuve, non loin de St. Antoine*, en un endroit appelé « l’Anse aux Meadows. » Par une méthode moderne connue sous le nom de « Carbone 14 », et qui, par l’analyse du carbone, peut nous donner son âge, il fut prouvé que les ruines trouvées à l’Anse aux Meadows sont âgées d’environs 1000 ans.


Est-ce que les Vikings poussèrent plus loin au sud ? Est-ce qu’ils atteignirent nos côtes ? Après la découverte du docteur Richard Fletcher, à Overton, en 1812, du côté ouest du Havre de Yarmouth, l’artefact appelé la « Pierre Runique » ou Runic Stone (maintenant en montre au Musée de Yarmouth), il y eut un consensus général pour dire que les inscriptions retrouvées sur cette pierre étaient d’origine Viking. La croyance devint si grande que le nom de « Markland » fut donné à cette île à l’ouest de Yarmouth Sound, maintenant reliée à la terre ferme par une chaussée levée, à Yarmouth Bar. Mais après plusieurs études et recherches approfondies, il fut prouvé que la dite Pierre Runique n’avait rien de « runique » ; et non ; les caractères ou lettres inscrits sur la pierre ne sont pas Scandinaves. Le fait est que, jusqu’ici, les inscriptions n’ont pas été déchiffrées et personne ne sait ni quand ni par qui elles furent inscrites.


Mais cela ne veut pas dire pour autant que les Vikings ne sont pas venus jusqu’ici. Il est rapporté dans une des Sagas la description d’un endroit qu’ils ont visité, qui ressemble vraiment à notre région. Quand Champlain arriva ici pour la première fois, en 1604, il nomma l’actuelle Baie de Tousquet, la BAIE DES COURANTS, un nom très bien approprié pour décrire les rapides que les pêcheurs connaissaient si bien dans cette baie, appelée la « Course du Cheval* » par un vieil auteur. Il ajoute par la suite, qu’il a trouvé ici, sur cette île, « une telle abondance d’oiseaux que personne ne pourrait le croire possible jusqu’à ce qu’il le voie, comme des cormorans, ces canards qui font leurs nids sur cette île. » En lisant certains extraits des écrits des Vikings, on peut se demander si Champlain n’aurait pas simplement copié cette description des Vikings eux-mêmes. Il est dit en effet que lors d’un de leurs abordages, il s’arrêtèrent dans une baie aux anses sablonneuses, qu’ils nommèrent la BAIE DES COURANTS; il y avait à l’entrée de la Baie une île qu’ils nommèrent « l’Ile aux Courants », qui était recouverte des œufs d’innombrables canards ou eiders. Nicolas Denys, qui était ici aux environs de 1650, nous dit pour sa part que : « Sur ces îles il y a un si grand nombre d’oiseaux de toutes sortes que ça en devient incroyable de voir que si quelqu’un s’y aventure, il provoque un envol d’un si grand nombre que les oiseaux forment un nuage au travers duquel le soleil ne peut percer. » La similarité de ces descriptions avec celles des sagas ne semble pas relever que de la simple coïncidence.


Un autre très vieil auteur, Marc Lescarbot, qui était dans notre région en 1606-07, nous raconte que les Amérindiens de l’endroit utilisaient souvent le mot « Alleluia » dans leurs chansons. « J’écoute attentivement le mot ‘Alleluia’, lequel est répété plusieurs fois dans leurs chansons, et c’est sans aucun doute possible ce mot qu’ils utilisent. » Ils ont sûrement du apprendre ce mot de quelque Européen ; qui d’autre cela peut-il être, à part les Vikings.


Lescarbot nous parle aussi d’une certaine phrase que les Amérindiens prononçaient après un repas, laquelle phrase, traduite du Scandinave signifierait « Nous avons dégusté un copieux banquet. »


À l’époque des explorations du 16ième siècle, le nom de « Norembega » fut donné à une région que plusieurs auteurs croient être le sud de la Nouvelle-Écosse ; ils ajoutent que ce nom est d’origine Scandinave. En outre, les Amérindiens de notre région s’appellent eux-mêmes les « Sourikay », traduit en français par « Souriquois » ; ce mot, en langue Scandinave, signifierait un peuple venu des territoires du sud.


Alors, si nous ne pouvons prouver par les inscriptions sur la Pierre Runique ou sur la Pierre de Fletcher que les Vikings vinrent ici, peut-être que leurs sagas et les mots que les Amérindiens ont appris d’eux peuvent le prouver.

30. LE PONT QUI ENJAMBE LE CANAL DE L’INDIEN*

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 25 juillet 1989. Traduction de Michel Miousse Selon la légende, le nom de ce canal vient

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