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27. LA PARTICIPATION ACADIENNE À LA GUERRE D’INDÉPENDANCE DES U.S.

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 4 juillet 1989. Traduction de Michel Miousse


Les Acadiens qui furent expulsés au Massachusetts en 1755-56 commencèrent à revenir dans les Provinces Maritimes en 1766. Quelques-uns restèrent jusqu’au début de la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis. Même lorsque la guerre prit fin, il y avait encore quelques Acadiens dans différents États, quelques-uns d’entre eux prirent part à la guerre.


Au Massachusetts, lorsque la guerre éclata, l’un d’entre eux était Pierre Robichaud, né le 28 janvier 1753 à Port-Royal, fils de Pierre (lui-même fils d’un autre Pierre) et de Marguerite Robichaud (elle-même sœur de François.) Cette famille avait été cantonnée quelques temps à Walpole avec les d’Entremont. Pierre Robichaud allait devenir l’un de ces « franc-tireurs » à la réputation légendaire qui prirent part à la bataille de Lexington et Concord, le 19 avril 1775, lorsque « fut tiré le coup qui allait être entendu autour du monde. » Son nom apparaît dans un document où il est mentionné comme étant un franc-tireur de la « la Compagnie Privée de Wrentham du Capitaine Oliver Ponds, qui répondirent à l’alarme du 19 avril 1775, pour un service de 7 jours. » Il s’engage à nouveau à Stoughton le 8 août 1777 dans la Compagnie du Capitaine Abner Crane du Régiment du Colonel John Robinson, où il servit pendant un mois et 23 jours à Rhode Island. Un an plus tard, le 28 août 1778, il entre à nouveau en service, cette fois pour la Compagnie du Lieutenant Hezekiah Ware, qui venait de passer du Quatrième Régiment du Comté de Suffolk au Régiment du Colonel Haw. Il fut ensuite retourné avec sa Compagnie, au Rhode Island qui avait entrepris une expédition. Le 11 septembre, après 21 jours sous les armes, il se retire.


Son frère, Joseph Robichaud, né en exil à Walpole en mai 1756, allait lui aussi participer à la Guerre d’Indépendance dans le Rhode Island, à titre privé et en tant que membre de la Compagnie du Capitaine Samuel Fisher du Régiment de Ehraim Wheelock, qui avait été appelé à Warwick, R.I., le 8 décembre 1776. Il demeura avec cette Compagnie jusqu’à la fin du mois, après avoir servi 23 jours. Quelques années plus tard, il épousa à Wrentham, Mary Ware, du même endroit, âgée de 28 ans et fille de Daniel Ware et de Mary Hewes. Elle est décédée en 1806. Son mari, Joseph Robichaud, fit « naufrage sur Lovell’s Isle », dans le Port de Boston et y périt le 10 décembre 1787, à l’âge de 31 ans. Leurs restes reposent dans le Cimetière de Wrentham Centre. Ils avaient une fille du nom de Mary, née à Foxboro dans le Massachusetts le 20 novembre 1787, quelque chose comme trois semaines avant que son père se noie. Elle devint enseignante. Elle est décédée « de vieillesse » le 31 mars 1873 à Walpole, elle était âgée de 85 ans.


Plus près de nous, il existe une personne connue de bien des Acadiens du Comté de Yarmouth qui prit part à la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis. C’était Basile Mius ( maintenant orthographié Muise ou Meuse).


Il est né à Baccaro, au Cap Sable, maintenant Villagedale dans le comté de Shelburne, très peu de temps avant que sa famille fut envoyée en exil en avril 1756. Il était le neuvième d’une famille de treize enfants. Leurs parents étaient François Mius (lui-même fils de Joseph Mius dit d’Azit) et de Jeanne Duon (une sœur d’Abel Duon, l’ancêtre des d’Éons de Pubnico.) J’ai fait référence à cette famille dans mon histoire no. 11. Lors de leur exil, nous retrouvons la plupart des membres de la famille à Salem. Par la suite le père décéda, ce ne fut qu’en 1775, juste au début de la Révolution, que la mère et quelques-uns des enfants revinrent en Nouvelle-Écosse, en premier lieu à Pubnico, ensuite à la Pointe à l’Écluse, à la Pointe des Muise, aujourd’hui connue par ceux qui parlent encore français sous le nom de la « Pointe des Ben », parce que l’établissement fut fondé par un de ses fils, Benjamin Mius. Quatre autres des garçons de François demeurèrent à Salem, où semble-t-il, ils se marièrent. L’un d’entre eux était Basile.


Le 27 janvier 1776, Basile Muis s’engage comme soldat dans la Première Compagnie du Capitaine Daniel Warner, stationné à Gloucester, Mass., pour la défense des côtes Américaines. Un mois et cinq jours plus tard, le 29 février, il se retire. Il s’engage à nouveau le 12 juin de la même année (1776) à Salem, comme « Drummer » à bord du sloop le « Tyrannicide », sous le commandement du Capitaine John Fisk. On lui accorda son congé le 20 septembre suivant.


Plusieurs des membres de la famille Muise qui vivent maintenant dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse ainsi que plusieurs autres noms affiliés à la famille ont un lien avec Basile Mius et peuvent par conséquent se vanter d’avoir un ancêtre lointain qui a combattu pour la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis. Ceux-ci sont : la plupart des Muise de Pointe à l’Écluse, de l’Île Surette de la Butte à Amirault et de Quinan, ainsi que leurs descendants, tous les Frotten, les premiers du nom, Julien Frotten ayant épousé Anne Mius , une sœur de Basile Mius ; quelques Doucette du District de Clare ainsi que ceux de Quinan, étant donné que Michel Doucet, leur ancêtre, avait épousé Marie Mius, une autre sœur de Basile ; ainsi que plusieurs des Leblanc de la Butte à Amirault et de la Rivière Abram, étant donné que Amand Leblanc, auquel j’ai fait référence dans mes histoires no. 11 et 18 sous le nom de « l’Oncle Amand » épousa Isabelle Mius, une autre sœur de Basile.


Il n’y avait pas qu’au Massachusetts que les Acadiens ont pris part à cette guerre mais aussi ceux qui habitaient encore les colonies Américaines où ils avaient été envoyés en exil. Nous savons aussi que 50 de ceux qui combattu aux côtés des Américains ont reçu des terres à Chazy, au Vermont dans un endroit qui fait maintenant parti de l’État de New York, sur le lac Champlain, près de la frontière Canadienne pour avoir aidé le peuple « «Américain » à gagner leur guerre.


Cependant, il n’y a pas qu’aux États Unis que les Acadiens ont pris part à la Guerre d’Indépendance. Quelques-uns de ceux qui revinrent d’exil dans les Provinces Maritimes s’engagèrent dans une armée dont la mission était de conquérir ce qui était à l’époque la Nouvelle-Écosse et incluait l’actuel Nouveau-Brunswick. S’ils avaient réussi, les Provinces Maritimes auraient constitué le quatorzième État de l’Union Américaine. Je vous en reparlerai la semaine prochaine.

30. LE PONT QUI ENJAMBE LE CANAL DE L’INDIEN*

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 25 juillet 1989. Traduction de Michel Miousse Selon la légende, le nom de ce canal vient

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