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34. LE RETOUR D’EXIL EN 1766 DE QUELQUE-UNS DES ACADIENS DU COMTÉ DE YARMOUTH.

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 22 août 1989. Traduction de Michel Miousse


Le 23 août 1766, le Boston News-Letter annonçait que le Capitaine Amiro avait quitté le Port de Boston pour Québec. Ce « Capitaine Amiro » pourrait avoir été Ange, âgé de 30 ans à cette époque mais il est plus probable que ce fut son frère, Jacques II, âgé de 34 ans, fils de Jacques I, lui-même âgé de 64 ans. Charles Amirault, frère de Jacques I, était âgé de 66 ans. Ces Acadiens, qui devaient avoir appris leur métier à Cap Sable avant l’Expulsion, construisirent leur propre vaisseau afin de pouvoir quitter le Massachusetts où ils avaient été confinés pendant 10 ans.


Ceux qui se retrouvaient à bord de ce vaisseau devaient être autour de 60 en tout. Il y avait les Amirault, les Belliveau, les d’Entremont et les Miuse.


Sur leur chemin ils s’arrêtèrent à Halifax, selon une tradition bien documentée, qui avait été enregistré au-delà de cent ans plus-tôt. Ici, « ils rencontrèrent dans la rue un officier Anglais qui les reconnut et les remercièrent de tout cœur, parce que, avant l’Expulsion, lorsque cet officier fut fait prisonnier lors d’une bataille, un des d’Entremont lui avait sauvé la vie. Quand il leurs demanda quelle était leur destination, ils lui répondirent qu’ils étaient en chemin vers Québec où il leur serait possible de pratiquer la religion Catholique, à laquelle ils appartenaient. L’officier leur dit alors de rester et de s’établir en Nouvelle Écosse, à l’endroit de leur choix et qu’il verrait à ce qu’un prêtre Catholique leur soit envoyé. » Le fait est que le Père Bailly, de Québec, arriva dans les Provinces Maritimes l’année suivante en 1767. Deux autres années passèrent cependant avant qu’il put atteindre le sud de la Nouvelle Écosse.


Ils firent demi-tour en direction sud. Leur premier arrêt eut lieu dans la Baie de Barrington. Un certain nombre d’entre eux ayant vu le jour dans ces environs. Malheureusement, ils s’aperçoivent que les endroits où ils avaient autrefois habité avaient déjà été pris par des colons de langue Anglaise. La saison étant quelque peu avancée, ils décidèrent de passer l’hiver sur les Buttes de Sable, à Villagedale, où Charles de La Tour avait eu son Fort Saint-Louis. Je tiens cela d’une de mes vieilles tantes, née Suzanne Amirault qui avait épousé mon oncle Henry Leander d’Entremont, et qui décéda à l’âge de 102 ans ; elle-même avait appris cela de son grand-père Jean d’Entremont, appelé « Jean Squire », fils de Benoni. Benoni ayant été un de ces Acadiens. Ici, durant cet hiver, il y eut une naissance, le grand-père paternel de mon grand-père paternel.


Il reprirent leur voyage au printemps. Leur arrêt suivant était Pubnico Est. À nouveau ils furent désappointés de constater que la région où était érigé le Manoir d’Entremont était déjà occupé. Mais, juste au sud de cet endroit il y avait une grande concession de Pubnico Est qui n’avait pas été occupé avant l’Expulsion et qui était toujours disponible. C’est là que les Belliveau s’installèrent.


Ils étaient 11 en tout, c’est à dire, Charles et sa femme Agnes Gaudet ainsi que leurs 4 fils encore célibataires–Michel, Pierre, Joseph et Isidore—et leur autre fils, Charles II, marié à Marguerite Bastarache et dont les enfants étaient Marie, Joseph et Anne-Marguerite.


Ange Amirault allait aussi s’établir à Pubnico Est vers 1769, mais auparavant, il suivit les autres membres de sa famille jusqu’à la Butte à Amirault.


Les d’Entremont, huit en tout, s’établirent à Pubnico Ouest, laquelle n’avait pas été occupée avant l’Expulsion. Il y avait Joseph, qui avait épousé Agnes Béliveau en exil, leurs deux enfants, ainsi que deux frères et une sœur, Paul, Benoni et Marguerite, pas encore mariés et sa mère, née Marguerite Amirault, qui avait perdu son mari Jacques II en 1759 en exil à Walpole (Massachusetts.) Joseph a construit une cabane en bois rond où est maintenant situé la Consolidated School de Pubnico Ouest et dont je vous donnerai une description dans ma prochaine histoire.


Abel Duon, l’ancêtre des d’Eons de Pubnico, qui avait épousé en exil Anne d’Entremont, sœur de Joseph, Paul et Bénoni, vint dans un premier temps dans les environs de la Butte Amirault et s’établit définitivement à Pubnico Ouest en 1769 avec trois enfants.


Les autres continuèrent leur chemin jusqu’aux environs de la Butte Amirault, laquelle n’avait pas été prise par les colons de langue Anglaise étant donné qu’elle n’avait pas été occupée avant l’Expulsion. Il y avait Jacques I, marié à Jeanne Lord, qui revint d’exil en compagnie des enfants suivants : Jacques II qui avait épousé juste avant l’Expulsion Marie-Madeleine Belliveau et avait eu quatre enfants ; Ange, mentionnée précédemment ; trois autres garçons qui allaient s’installer à Up-The-Bay (Comté de Digby) ; et Ursule, qui avait épousé un des Belliveau de Pubnico Est.


Il y avait aussi Charles Amirault, frère de Jacques I, qui s’établit probablement à Pointe à Rocco. Il y avait avec lui cinq enfants, toutes des filles. Sa femme était Claire Dugas.


Allèrent aussi loin que la Butte Amirault et même encore plus loin, après avoir quitté Pubnico Ouest, les membres de la famille Mius ou Muise. Le leader du groupe était Joseph II, qui avait épousé en première noce Marie-Josephte Préjean. Devenu veuf, il épousa en exil, à Philadelphie, Marie Vincent. Revenu d’exil avec ses six enfants de son premier mariage dont cinq n’étaient pas encore mariés- -Joseph III, Radegonde, Louis, Pierre et Cécile- -ainsi que Anne-Rosalie Mius, qui avait épousé à Salem, le veuf Pierre Hinard, auquel elle donna deux enfants.


Pierre Hinard est un des fondateurs de Wedgeport, où il s’installa cette même année 1767 ; il est plus que probable que son beau-père Joseph Mius II était avec lui.


La raison pour laquelle les Belliveau revinrent d’exil en compagnie de ce groupe tient probablement au fait qu’ils étaient liés de près par leurs mariages avec les familles Amirault et d’Entremont.


Concernant Joseph Mius II, sa mère Marie Amirault, était une sœur de Jacques I et de Charles ; une autre raison pourrait être que Pierre Mius, fils de Joseph II, devait déjà avoir été marié à Cécile Amirault, sœur de Charles lorsqu’ils étaient en exil.


Pour ce qui est des autres Acadiens qui se sont établi dans le Comté de Yarmouth après l’Expulsion, quelques-uns vinrent du Massachusetts, même en pleine Révolution Américaine ; mais plusieurs vinrent aussi de Halifax, étant parmi ceux qui s’étaient dispersés dans les bois lors de l’Expulsion, plusieurs d’entre eux furent finalement capturés et retenus prisonniers à Halifax. Nous connaissons très bien les endroits où ils ont été, ceux où ils étaient, quand ils arrivèrent et où ils s’installèrent.


La semaine prochaine, je vais vous parler de ces 8 ou 9 cabanes en bois rond qui allaient être érigées à Pubnico Ouest au retour d’exil.

30. LE PONT QUI ENJAMBE LE CANAL DE L’INDIEN*

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 25 juillet 1989. Traduction de Michel Miousse Selon la légende, le nom de ce canal vient

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