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35. LES CABANES EN BOIS ROND DE PUBNICO OUEST.

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 29 août 1989. Traduction de Michel Miousse


Les Acadiens qui revinrent à Pubnico Ouest après l’exil de quelques dix années au Massachusetts, habitèrent durant de nombreuses années dans des cabanes en bois rond qu’ils érigèrent au meilleur de leurs connaissances. Nous avons des informations sur 8 ou 9 d’entre elles qui furent construites entre 1767 et 1800.


Remercions la tradition qui nous a permis d’avoir une idée, aussi vague soit-elle, de ce à quoi pouvaient ressembler ces cabanes en bois rond. Elles étaient plutôt petites, constituées d’une pièce, sans grenier, le plancher de cette unique pièce étant le seul espace où les gens vivaient et dormaient. Le plancher était fait de terre fortement compactée par les pieds des membres de la famille. Les couchettes, souvent superposées, occupaient les quatre coins de la pièce. Comme le verre n’était pas disponible, au moins pour un grand nombre d’années, les fenêtres étaient simplement constituées d’une ou deux ouvertures carrées pratiquées dans le mur pour laisser entrer la lumière du jour, mais sans carreaux aux fenêtres ; une peau quelconque servait à ouvrir et fermer la fenêtre au besoin. Avant que le ciment fasse son apparition, il n’y avait aucun endroit pour le feu, ni cheminées ; au centre de la pièce étaient disposées des pierres plates sur lesquelles on faisait un feu pour la nourriture ou pour réchauffer la pièce ; il y avait une ouverture au plafond pour laisser s’échapper la fumée. Concernant le confort, ces gens fiers qui avaient vécu dans les pires conditions en exil, étaient plus que satisfaits de leur mode de vie, bien qu’il ne fut pas des plus sains. Néanmoins, plusieurs d’entre eux atteignirent un âge très avancé.


Au printemps de 1767, les trois frères, Joseph, Paul et Benoni arrivent à Pubnico Ouest en compagnie de leur mère et de leur sœur Marguerite. C’est alors que Joseph, aidé de ses deux frères érige la première cabane en bois rond de Pubnico Ouest. Elle fut érigée là où est actuellement situé la Consolidated School de Punico Ouest. Elle devint la propriété de son plus jeune fils, Joseph Elie, qui se construit une maison en planches, quelque part autour de 1812, l’année où il se marie. Avant que l’école fut construite en 1960-61, on pouvait apercevoir ici les ruines du site où fut érigée la maison de Joseph Elie, qui fut selon toutes probabilités construites sur celles de la cabane en bois rond de son père.


Abel Duon, l’ancêtre des d’Eons de Pubnico, qui avait épousé une sœur de Joseph, Paul et Bénoni, revint d’exil en leur compagnie pour s’établir dans un premier temps à la Butte Amirault. Mais tôt en 1769, il vint à Pubnico Ouest pour être plus près de sa belle famille. C’est alors qu’il construisit sa cabane en bois rond à environ 200 mètres au nord de Joseph d’Entremont.


Cette cabane devint la propriété de son fils Paul qui se maria en 1800. Il semble que tous ses enfants soient nés dans cette cabane. Nous ne savons pas quand elle fut démolie. Paul légua sa propriété à son fils Gabriel. Gabriel construisit sa propre maison par la suite pas très loin au nord de la cabane, bien qu’il ne se maria qu’en 1859.


Paul d’Entremont, le frère de Joseph et de Benoni, se maria en 1769 la même année où il érigea l’autre cabane en bois rond. Elle se trouvait environ à mi-chemin entre celle de son frère Joseph et celle de son beau-frère Abel Duon. Elle fut occupée par la suite par son fils Jacques qui se maria vers 1797, lorsque son père, semble-t-il, déménagea à la Baie Ronde* dans le Comté de Shelburne, sur la propriété, qu’il avait acheté de Benjamin Kirke ; il semblerait que, comme son frère Benoni, il ait désiré se retrouver aussi près que possible du lieu de sa naissance, en l’occurrence Barrington. Jacques emmena tous ses enfants dans cette cabane. Après que ses enfants se furent tous mariés, leur mère, née Angélique Bourque, continua d’habiter seule dans la cabane. Ses enfants voulaient qu’elle quitte la cabane et qu’elle vienne habiter avec eux mais elle refusa de déménager. Alors, un jour qu’elle était absente, ils mirent le feu à la cabane. Ceci devait se passer aux environ de 1835. Il n’y a pas si longtemps, les ruines de ses fondations pouvaient être vues à l’est de la maison qui fut construite 125 ans plus tard par Rufus d’Entremont.


La cabane suivante fut construite vers 1791 par Joseph Amirault, fils d’Ange, tous deux revenus d’exil avec les d’Entremont. Elle était située à environ 200 mètres au sud de la cabane de Joseph d’Entremont. Aucun doute qu’elle fut démolie lorsque son plus jeune fils se maria en 1832.


Cyrille d’Entremont, fils de Joseph, construit la cabane suivante vers 1783, l’année où il se marie. Elle était située à mi-chemin entre celle de son père et celle de Joseph Amirault. Elle fut démolie lorsque son fils Anselme y construisit sur ses fondations sa propre maison faite de planches, probablement en 1833, l’année de son mariage.


Il est à noter que ces cinq cabanes, toutes à peu près à égale distance de la rive, étaient reliées entre elles par un sentier, lequel passait en ligne droite à l’ouest des cabanes. Ce sentier peut être considéré comme étant le premier « chemin » qui fut « construit » à Pubnico Ouest.


Avec la construction de la cabane suivante, laquelle était la sixième, leur emplacement allait changer ; en fait, elle fut construite un peu plus loin de la rive. La tradition nous rapporte que quelques oiseaux marins, en particulier les oies, faisaient tellement de bruit que les gens étaient très harassés de leur « racket », pour employer le mot qui nous fut rapporté par la tradition, plus spécialement très tôt le matin, avant qu’ils ne se réveillent. C’est pourquoi Augustin Duon, fils d’Abel, qui allait construire la prochaine cabane, choisit de le faire à bonne distance de la rive. Elle fut construite de l’autre côté du chemin en face de la Boulangerie d’Eon*. Notez que c’est la raison pour laquelle le chemin devant la Salle de la Légion Royale Canadienne, au lieu de continuer au sud en ligne droite, commence à bifurquer vers la droite.


Lorsque Augustin Duon se marie, vers 1796, nous pouvons présumer q’il a construit sa cabane à la même époque. Elle devint la propriété de son plus jeune fils, Philippe, bien que celui-ci construisit sa propre maison en planches avant 1850. L’emplacement de la cabane d’Augustin Duon est encore marqué par des arbustes de nos jours.


Charles-Célestin d’Entremont, fils de Joseph, allait lui aussi construire sa cabane à quelques distances de la rive. Elle fut construite à l’entrée de la bretelle de l’autoroute que l’Inspecteur Louis A. d’Entremont construisit pour mener à son garage, appartenant maintenant à M. Pierre d’Entremont. Charles-Célestin d’Entremont s’est marié en 1797. C’est dans sa cabane en bois rond que ses douze enfants sont nés, le dernier en 1825. Nous ne savons pas quand elle fut démolie ; son dernier enfant s’est marié en 1854 seulement, alors qu’il venait de construire sa propre maison.


Il y a une histoire qui raconte que Paul d’Entremont, le frère de Joseph et de Benoni, qui avait bâti à Pubnico Ouest la troisième cabane, en aurait bâti une autre sur la colline, au Bas Pubnico Ouest, au sud du marais connu depuis toujours dans Pubnico Ouest comme « Le Marais. » Si ce fut le cas, ça se serait passé après le court épisode où il vécut à la Baie Ronde, s’il y vécut réellement, sa première cabane était déjà occupée par son fils Jacques. Et si ce fut réellement le cas, cette cabane près du marais n’aurait été que temporairement habitée, son fils Hilaire construisit en cet endroit au début des années 1800 sa propre maison en planches.


Ce qui est certain c’est que Paul d’Entremont érigea sa cabane en 1800 sur la terre qui lui avait été léguée auparavant et sur laquelle allait être construite la première église de Pubnico Ouest. En 1799, les premières maisons à être construites en planche à Pubnico Ouest furent celles de Paul et de son frère Benoni. Il existait un arrangement entre eux, qui stipulait que chacun des deux pourrait acheter la part de l’autre dès qu’il aurait assez d’argent ; l’autre devrait alors vendre sa part. Et bien, pas très longtemps après qu’elle fut construite Benoni acheta la part de Paul, qui construisit alors sa deuxième ou troisième cabane à l’endroit mentionné plus-tôt. Il transféra sa propriété à son fils Joseph Lévis, qui a adopté Charles Amand Morris. Charles Amand Morris aurait habité quelques temps dans cette cabane, jusqu’à ce que le premier presbytère voisin de la première église, fut remplacé par un second, probablement vers la fin 1840, alors que le premier presbytère devint la maison de Morris.


Et c’était l’histoire des 8 ou 9 cabanes de bois ronds qui furent construites à Pubnico Ouest en l’espace de 34 ans.


Cette histoire se retrouve aussi dans le dernier numéro du ‘Argus’, le journal trimestriel de la Société de Généalogie et d’Histoire de la Municipalité d’Argyle.

30. LE PONT QUI ENJAMBE LE CANAL DE L’INDIEN*

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 25 juillet 1989. Traduction de Michel Miousse Selon la légende, le nom de ce canal vient

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