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44. LE 465IÈME ANNIVERSAIRE DU NOM « ACADIE »

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 31 octobre 1989. Traduction de Michel Miousse


En 1524, eut lieu la première excursion Européenne sur nos côtes Atlantiques dont nous possédons un compte rendu détaillé ; elle s’étendit de la Caroline du Sud à Cap Breton. Elle fut conduite par Giovanni Verrazano (1486-1528), un navigateur italien né à Florence. Elle fut entreprise sous les auspices de François I, Roi de France. En son honneur, Verrazano donna le nom de « Francesca » au territoire qu’il avait visité, ce fut le premier de tous les noms donnés aux États Unis. Cinq ans plus tard, le nom a été changé en « Nouvelle France », qui se retrouva finalement appliqué à la Province de Québec, incluant quelquefois les Provinces Maritimes.


De ce voyage de Verrazano nous devons aussi l’origine du mot ACADIA (Acadie.) Dans le compte rendu qu’il nous a laissé de son voyage, il nous dit qu’il a donné le nom d’ARCADIA à la région correspondant à la Péninsule Delmarva, laquelle est partagée par le Delaware (DEL), le Maryland (MAR) et la Virginie (VA.) 80 ans plus tard, au temps de, de Monts et de Champlain, le nom ARCADIA de Verrazano s’était déplacé au Nord, pour finalement désigner la Nouvelle Écosse, qui est incliné sur la carte en direction sud est, exactement comme la Péninsule Delmarva.


Ce devait être aux environs de la fin de l’année 1523 que Verrazano quitta la France avec son vaisseau, le « Dauphine », en compagnie de marins Normands et Bretons. Il atteint les côtes du Nouveau Monde le 7 mars de l’année suivante, environ vers les latitudes de Washington, D.C. Tout autour était en floraison. Il trouva la région si belle qu’il lui donna le nom ARCADIA, parce que l’endroit lui rappelait une région de la Grèce du même nom, de laquelle les poètes avaient chanté avec admiration les beautés et la sérénité, ainsi que l’affabilité et l’état de bonheur de sa population. Verrazano devait avoir encore en tête la récente publication en 1502 d’un poème Grec « L’Arcadia », qui est considéré en Grèce comme un des chef-d’œuvres de l’époque.


Jusqu’au début de ce siècle, les historiens avaient cherché un peu partout les origines du mot ACADIE, mais sans satisfaction. Si nous en connaissons aujourd’hui les origines réelles, nous le devons à William F. Ganong (1864-1941), né à St-Jean Nouveau Brunswick. Durant trente ans il a enseigné la botanique au Smith College de Northampton au Massachusetts. Ses études exhaustives des noms des différents endroits des Provinces Maritimes ont fait de lui un de nos plus grands géographes et un de nos plus importants historiens.


Déjà dans un article paru dans le périodique « Procédures et Transactions de la Société Royale du Canada,» il argumente contre ceux qui pensent que le nom vient des Amérindiens ; Il statue qu’il vient probablement d’Europe, alors que tôt au 16ième siècle, on peut voir sur quelques cartes des côtes atlantiques le nom LARCADIA.


Trois ans plus tard, dans la revue « Le Magazine du Nouveau Brunswick », il nous donne des arguments convaincants qui prouvent hors de tout doute que le nom n’est pas Amérindien mais bien Européen. Deux ans plus tard, en 1901, encore dans le périodique « Procédures et Transactions de la Société Royale du Canada », il franchit un pas de plus en démontrant que le mot ARCADIA que l’on retrouve sur les cartes du 16ième siècle existait déjà en 1527, et qu’il pourrait avoir trouvé ses origines lors du voyage de Verrazano en 1524 ; mais, en bon historien, il ne l’annonça pas comme la date d’un fait historique. L’année suivante, il répète son affirmation et une fois de plus en 1908.


Dans un discours bien documenté qu’il fit en 1915 devant les membres de la Société Royale du Canada, certains sentent qu’il détient la vraie solution juste au bout de ses doigts. Ce ne fut qu’après la publication de son discours qu’il reçut des nouvelles d’un ami de la Librairie Publique de New York, statuant qu’en 1909, une lettre de Verrazano au Roi François I, avait été découverte dans laquelle il parlait du nom ARCADIA qu’il avait donné à la section de la côte atlantique, qu’il avait visité. La lettre a été découverte dans les archives privées d’un Conte Italien du nom de « di Cellere », (laquelle, en passant, est maintenant en possession de la Librairie Publique de New York.) On peut imaginer avec quelle émotion Ganong reçut cette nouvelle. Il publia immédiatement un autre article intitulé : « Évidences définitives sur les Origines du Nom Acadie. » Cet article fut suivi par plusieurs autres sur le même sujet. Ainsi, par sa découverte, Ganong mit fin de façon définitive au mythe de l’origine Amérindienne du nom Acadie.


Ce qui s’est passé, c’est que les géographes du 16ième et du 17ième siècle, sachant que Verrazano avait donné le nom Arcadia à une péninsule qui s’étendait du nord-est jusqu’au sud-ouest de la côte Atlantique, ont figuré que cette péninsule était la Nouvelle Écosse, qui devenait de plus en plus connues par les explorateurs. Champlain, pour sa part, suivit les indications données sur ces cartes. Au début, dans ses travaux, il fait usage du nom « Arcadie. » Mais, au fil des ans, il commença à faire usage du nom « Acadie », qui continue d’être utilisé depuis.


Il semblerait que Verrazano n’avait donné le nom Arcadia qu’à la partie sud-est ou la côte Atlantique de la Péninsule Delmarva, la seule qu’il avait explorée. C’est un fait qu’au début, le nom Acadia n’était accordé qu’à la côte entre Yarmouth et Canso, excluant la Baie de Fundy ; au début, Port-Royal même n’était pas inclus dans l’Acadie. Nicolas Denys, dans ses travaux, lesquels nous donnent une description géographique et historique de la Côte de l’Amérique du Nord, nous dit qu’en quittant la Baie de Fundy, nous entrons à travers le « Grand Passage de L’Île Longue », sur la côte de l’Acadie, et « suivons notre course vers le Cap Fourchu. »


Nous pouvons nous demander à qui nous devons être reconnaissants de nous avoir donné ce nom, à Giovanni Verrazano, qui nous l’a légué, où à William F. Ganong, qui l’a découvert.


Les Américains, pour leur part, ont honoré Verrazano de bien des façons pour ses découvertes. En 1909, ils ont érigé un beau monument à sa mémoire au Battery Park à New York, dans la partie sud de Manhattan, où Verrazano aurait accosté.


Par la suite, en 1965, ils ont donné son nom au plus grand pont suspendu au monde, celui qui enjambe le port de New York, entre Staten Island et Brooklyn.


Verrazano a t-il mit le pied en Nouvelle Écosse en passant par-là, après avoir longé les côtes du Maine jusqu’à Cap Sable en cette seconde moitié du mois de mai ? S’il le fit, il n’en fait pas mention dans son compte rendu. Mais il y a une chose dont nous pouvons être surs et c’est que la Nouvelle Écosse lui doit son premier nom, et que les premiers habitants européens lui doivent leur nom ethnique, un nom qui date de 465 ans.

30. LE PONT QUI ENJAMBE LE CANAL DE L’INDIEN*

Ce court texte a été rédigé en anglais par le père Clarence d’Entremont et publiés dans le Yarmouth Vanguard le 25 juillet 1989. Traduction de Michel Miousse Selon la légende, le nom de ce canal vient

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