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L’historique de Sainte-Anne-du-Ruisseau

(Partie d’un article qui parut dans le Courrier du 8 août 1980 à l’occasion du 3e Festival acadien de Sainte-Anne-du-Ruisseau)

La paroisse Ste-Anne fut fondée le 4 juillet 1799 par l’abbé Jean-Mandé Sigogne. Dès son arrivée, il trouva une chapelle à la Pointe-à-Rocco, bâtie en 1784 par l’abbé Joseph-Mathurin Bourg. Cette chapelle et le site sur lequel elle se trouve ont servi jusqu’en 1808 quand la nouvelle église fut complétée sur le site de l’église actuelle. Ste-Anne est la paroisse la plus ancienne du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et la plus ancienne paroisse acadienne encore active sur la terre ferme de la N.-É. L’église actuelle fut construite en 1900. La première messe célébrée dans cette église fut celle de minuit la veille de Noël en 1900. L’église est inscrite avec la province comme un édifice du patrimoine municipal. Extrait de L’Église Ste-Anne et la première chapelle à la Pointe-à-Rocco

Sainte-Anne-du-Ruisseau occupe dans l’histoire des Acadiens du Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse une place toute particulière. Si les Acadiens habitant la région des d’Entremont avaient pu échapper aux désastres de 1755, ils ne furent pas épargnés dans les années 1756-58. Brutalement arrachés et dispersés, ces pauvres Acadiens obtinrent plus tard le patrimoine de leur aïeul Philippe Mius d’Entremont. Après la guerre de 1763, Franklin céda à dix-huit familles acadiennes des terres dans la région du Cap Sable. Le partage, 80 arpents par chef de famille et 40 pour chaque autre membre, fut fait à ces malheureux qui souffraient des horreurs de la persécution et de l’exploitation en Nouvelle-Écosse. Au Tousquet s’établirent Jacques Amirault, Joseph Moulaison, Jean Pierre Mius et Charles Doucette; et au Ruisseau, Jean Bourque, Joseph Babin, Dominique, Pierre et Louis Mius, Pierre Surette et Pierre LeBlanc. À ces quatre derniers en 1773, le Révérend John Breynton, de la Chambre législative à Halifax, avait loué pour 999 ans 1193 arpents de terre s’étendant du Ruisseau-auxangilles et du Lac-aux-Angilles jusqu’au marais, et comprenant la Pointe-à-Rocco. Plus tard, le 16 août 1775, Ronald MacKinnon loua en considération de huit piastres espagnoles et vendus plus tard à raison de cent livres à Dominique Pothier, Jean Bourque, Paul Surette et Joseph Babin, 236 arpents de terre s’étendant de la Baie-à-Outardes jusqu’au Ruisseau-des-Angilles. Soit dit en passant, que ces écrits en anglais disent «extending from the eel brook», ce qui signifie un point de démarcation, un tel ruisseau et nom de village quelconque. De là probablement vient le nom du village d’Eel Brook qui a repris depuis son ancien vocable sous lequel il fut désigné par les missionnaires et baptisé plus tard par l’abbé Jean-Mandé Sigogne. Donc, nous dirons officiellement: Sainte-Anne-du-Ruisseau.


Dans la région du Cap Sable avant 1755, il n’y avait pas de chapelle catholique. Nous n’avons rien de très précis sur la vie un peu errante que menaient les fugitifs exploités avant les concessions accordées par Franklin. Nous savons d’ailleurs qu’après la dispersion, le culte catholique public fut interdit jusqu’en 1783.


C’est à Sainte-Anne-du-Ruisseau, à la Pointe-à-Rocco, que fut bâtie la première chapelle du conté de Yarmouth (en 1784). Il y avait bien ici les réunions dominicales et les «messes blanches», mais les visites des missionnaires se prolongeaient de trop loin en loin.


(L’article décrit ensuite les démarches qui aboutirent à l’arrivée du P. Sigogne).

C’est le 21 août 1808, que le Père Sigogne eut la joie de présider à la bénédiction de la nouvelle église Sainte-Anne et d’y célébrer la messe.


Extrait d’un discours du professeur A. A. Lorgéré prononcé le 15 août 1938 à Sainte-Anne-du-Ruisseau.

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